Prise en charge ostéopathique des troubles du cycle menstruel
La dysménorrhée est un terme scientifique qui signifie qu’il existe des troubles du cycle menstruel. Les règles peuvent alors être tout à fait irrégulières, avec dans certains cas une absence de règles durant quelques mois et dans d’autres cas, des règles tous les 15 jours, au lieu d’une fois par mois.
Cette année, de nombreuses patientes ont changé leur moyen de contraception suite aux controverses sur certaines pilules. Il n’est pas toujours évident de trouver une pilule qui corresponde immédiatement à la patiente. Le changement de moyen de contraception et le changement de pilule vont pouvoir créer des modifications hormonales obligeant le corps à devoir s’adapter de nouveau. Il n’est pas rare d’observer des dysfonctionnements hormonaux, des dysfonctionnements gynécologiques et même des douleurs du dos dans ces moments de transition.
D’autres facteurs peuvent également participer à créer des troubles du cycle menstruel. Le stress est un facteur clé pour certaines dysménorrhées. L’ostéopathie consistera donc dans ce cas, à normaliser les structures du corps qui auraient pu dysfonctionner à cause de ce stress, cherchant ainsi à rétablir les déséquilibres qui ont mené à la dysménorrhée.
La pré-ménopause et la ménopause sont des périodes de grands changements physiologiques. Au niveau hormonal, il existe de grandes variations dans ces périodes-ci. Ces modifications importantes conduisent d’ailleurs dans certains cas à des bouffées de chaleur mais également parfois à des ballonnements et à des rétentions d’eau. Je recommande aux patientes concernées par ceci, de pouvoir consulter leur gynécologue afin de pouvoir être accompagnées du mieux possible. Le rendez-vous chez le gynécologue leur permettra de savoir si elles sont ménopausées ou non, mais également de préparer au mieux la ménopause qui peut parfois être une étape difficile à passer, aussi bien au niveau physique que psychologique.
Certains moyens de contraception sont utilisés afin de réduire ou stopper les règles. Chez certaines patientes, les règles amènent trop de symptômes qu’elles ne supportent plus (maux de tête, douleurs abdominales, douleurs lombaires, irritabilité…). Ces symptômes sont d’autant plus contraignants si les règles durent longtemps (au-delà de 4-5 jours). Certaines pilules et certains stérilets permettent de cesser les règles, évitant ainsi tous ces désagréments. Ce choix se décide avec le gynécologue.
Il faut savoir que le stérilet peut empêcher d’avoir ses règles, ce qui peut être un point très positif pour certaines patientes souffrant de leurs règles. Cependant, il faut également savoir que l’inflammation provoquée par le stérilet cuivre, afin d’éviter la nidation (cad l’implantation de l’embryon dans l’utérus), va pouvoir s’étendre au bas du dos. Ce stérilet cuivre peut donc participer à inflammer le rachis lombaire. En cas de douleurs discales et/ou inflammatoires pour le rachis lombaire bas, nous pourrions nous poser la question de savoir s’il ne serait pas plus judicieux d’éviter ce moyen de contraception.
Voici un exemple de patiente pour qui l’appareil gynécologique avait des répercussions sur certaines douleurs :
Exemple 1 : Mère au foyer de 47 ans, est venue me consulter en décembre 2015 pour des douleurs de hanche gauche. L’examen clinique a montré qu’il existait des tensions musculaires (douloureuses) sur certains muscles de la hanche gauche, avec un muscle triceps pelvien gauche beaucoup trop contracté. La patiente précise qu’avant d’avoir eu mal à sa hanche gauche, elle avait eu mal à son abdomen. L’échographie abdomino-pelvienne qu’elle avait donc réalisée, montrait un kyste sur l’ovaire gauche. Il est intéressant de savoir que l’ovaire gauche de par sa situation anatomique est au contact du muscle triceps pelvien à gauche, d’où la contracture de ce muscle et les douleurs de hanche gauche chez cette patiente. Le fait d’avoir détendu ce muscle a suffi à améliorer la coxalgie gauche. Sous mes conseils, la patiente a reconsulté son gynécologue qui n’a pas jugé nécessaire d’intervenir pour le kyste sur l’ovaire gauche. Par contre, il a pu constater que la patiente était en pré-ménopause au moment de ses douleurs abdominales et au moment de sa coxalgie gauche.
Ce qu’il faut savoir sur les dysménorrhées :
– Au moment des règles et/ou au moment de l’ovulation, l’ovaire peut, par sa forte activité (et son augmentation de volume), venir irriter le fessier, créant ainsi une fessalgie. La patiente peut ne pas ressentir de douleurs abdominales mais simplement une douleur fessière récurrente.
– Au moment des règles, il n’est pas rare de retrouver une congestion pelvienne mais également une congestion hépatique. C’est d’ailleurs cette dernière qui contribue à donner des nausées et/ou des céphalées appelées céphalées hormonales.
– Les règles et/ou l’ovulation peuvent contribuer à donner des sciatalgies. Cela peut être dû à la congestion locale et/ou lié à l’augmentation de volume de l’ovaire. Si les douleurs lombaires existent environ 1 fois / mois, il faut se demander s’il n’existerait pas un lien avec le cycle menstruel !
– Le stérilet peut dans certaines situations être perçu comme un corps étranger par l’utérus. L’utérus peut tant bien que mal essayer « de s’en débarrasser ». Il n’est pas rare de retrouver un stérilet à un autre endroit que là où il avait été posé initialement par le gynécologue.
– Si le stérilet est mal supporté par le corps et l’utérus, ceci pourra occasionner des douleurs lombaires récurrentes et/ou des contractions utérines.
– Tous droits réservés à ROUSSEAU Anthony, Ostéopathe à Guyancourt (78280) –
4 commentaires
Malou.b
12 août 2020 at 2 h 08 min
Bonjour, J’ai vu une ostéopathe suite à de l’endometriose stade 1 et 2 opérée par coelioscopie et des problèmes d’infertilité primaire. Elle m’a faite des manipulations globales ainsi que viscérales. Suite à ceci j’étais dans ma phase pré ovulatoire et je devais avoir mes règles plus de 18 jours plus tard. Au moment de la séance je suis prise d’un gros point de côté dans l’ovaire droit qui dure 30 seconde. Quelques jours plus tard je commence à avoir des petites douleurs de type tiraillements à l’ovaire gauche que je ne sent jamais d’habitude et de légère trace de sang marrons rouge en m’essuyant ou sur le protège slip alors que je devais être en ovulation. Cela ne m’arrive jamais et je suis réglé entre 26 et 28 jours tous les mois. Mes regles arrivent finalement 5 jours plus tard soit avec plus de 6 jours d’avance sur mon cycle, (ce qui fait un cycle très court et inhabituel chez moi avec) la veille des douleurs à l’uterus horrible et des tiraillements aux ovaires et gargouillis à l’estomac avec bas ventre très gonflé et sueur froide qui ne cède pas a avec un antadys, j’ai mal habituellement lors de mes règles mais vraiment pas autant. Deuxième jours des règles même douleur et au total regles qui ont durées6 jours au lieu de 3 habituel. Mon osteo n’est pas du type bavarde et ne m’a pas expliqué ce qu’elle faisait exactement ou ce qui se passerait dans les jours suivants . Je suis inquiète et j’ai peur de garder cette douleur à chaque cycle à présent. J’ai lu que cela était sensé améliorer la douleur mais moi c’est pire à present. Je precise que j’ai fait qu’une séance et qu’elle ne m’a pas demandé de revenir. Quand est il SVP ? Je tiens à préciser que à aucun moment je ne remet en doute le travail de l’osteo d’une quelconque manière c’est plutôt la réaction de mon corp que je cherche à comprendre Merci pour votre reponse. CDLT.
admin
12 août 2020 at 13 h 40 min
Bonjour Madame,
Il arrive parfois qu’après 1 séance d’ostéopathie, les douleurs pelviennes ou le cycle puissent être modifiés et/ou être + douloureuses notamment quand la zone est connue sensible, avec l’endométriose.
A voir, si ces modifications se feront ressentir de nouveau lors des prochains cycles ou si cela n’aura eu des effets que lors du cycle ayant suivi la consultation.
Je vous conseillerais de pouvoir trouver un ou une ostéopathe spécialisée en Gynécologie et à l’aise avec la prise en charge de l’endométriose qui n’est pas toujours connue de tous. Je crois savoir qu’il y a eu un congrès Ostéopathique à Bordeaux en 2020 et qui portait sur la Gynécologie. Peut-être y trouverez-vous des renseignements intéressants et peut-être y trouverez-vous des noms d’ostéopathes compétents à ce sujet. Si vous m’envoyez 1 message sur le formulaire de contact de mon site internet, je pourrais vous envoyer les liens internet en rapport avec ce congrès.
Peut-être y’a-t-il des moments plus opportuns pour faire 1 séance ? Après les règles plutôt qu’avant pour éviter de modifier le cycle et en dehors de la phase d’ovulation à J15 pour éviter de faire mal à l’ovaire déjà très fonctionnel et/ou bien sensible.
Laissez peut être un peu de temps pour voir si votre corps peut retrouver un équilibre pour son cycle avant d’enchaîner avec une nouvelle séance d’ostéopathie.
J’espère avoir répondu à vos questions.
Bien cordialement.
M. ROUSSEAU Anthony
Ostéopathe DO
Martin
21 décembre 2021 at 22 h 11 min
Bonjour,
Ma fille de 12 ans a fait une séance d’ostéopathie pour des douleurs dues à ses règles ( réglée depuis 6 mois seulement) , c’était une semaine avant ses règles, depuis quasiment aucune douleur mais des règles depuis 15 jours , peu abondantes, qui viennent et repartent d’une journée sur l’autre
Pensez-vous que ceci soit dû à la séance, est-ce normal ?
admin
21 décembre 2021 at 22 h 24 min
Bonsoir,
Le processus de mise en place des règles peut-être long avant de se normaliser. Cela ne me choque pas que les règles puissent être comme vous l’avez cité, suite à des manipulations.
Le mieux serait de questionner directement l’ostéopathe ayant reçu votre fille et réaliser les techniques. Cette personne sera + à même de pouvoir évaluer les effets de sa séance et les répercussions des techniques réalisées. Il ne faut pas hésiter à le faire.
Bien à vous.
Mr ROUSSEAU Anthony
Ostéopathe DO à Guyancourt (78280)